La forêt comestible, également appelée jardin-forêt ou forêt nourricière, fait son grand retour en Europe. Cette pratique agricole ancestrale offre en effet d’excellents rendements dans un large éventail de cultures. Zoom sur un concept de permaculture, qui n’a pas fini de faire parler de lui !
Accompagner la végétation dans sa croissance
La forêt comestible a toujours existé. Autrefois, ce mode de fonctionnement faisait vivre des communautés entières, qui entretenaient les zones boisées avec le plus grand respect. En échange, la nature se montrait généreuse en leur donnant abondance de nourriture. Ce cercle vertueux aurait pu marcher ainsi durant des millions d’années ! Malheureusement, notre société occidentale y a mis très rapidement un terme pour produire toujours plus massivement. Aujourd’hui, nous prenons conscience qu’il est primordial de revenir à un système de culture raisonné. Pour manger mieux tout en préservant notre environnement, il est dans l’intérêt de tous d’imiter les modèles de la nature.
Vivre en symbiose avec la nature
Véritable jardin s’inspirant de la forêt naturelle, la forêt comestible comprend plusieurs étages de végétaux et renferme une biodiversité exceptionnelle. Elle laisse toute sa place à la nature sauvage qui crée son propre équilibre. Ainsi, la production est maximale sans que l’homme n’est besoin d’intervenir… Ou uniquement avec ce qui est disponible dans la forêt ! Considéré comme le pionnier de la permaculture en climat tempéré, Robert Hart a repris en 1960 cette technique d’agriculture naturelle dans sa ferme à Wenlock Edge, en Angleterre. Depuis, les forêts comestibles sont replantées sur l’ensemble du territoire européen ainsi qu’aux quatre coins du globe. Nous savons désormais qu’elles sont capables de générer des ressources abondantes en parfaite autonomie pour l’ensemble de la population, tout en répondant concrètement aux problèmes que rencontre actuellement notre environnement.
Que peut produire une forêt comestible en Europe ?
Dans les forêts comestibles en Europe poussent des grands arbres fruitiers, des arbres à fruits à coques, des arbrisseaux, des buissons à baies ainsi que des légumes, des herbes vivaces, des plantes aromatiques et médicinales. Le sol représente également une source intéressante de nourriture, se couvrant d’une couche de plantes comestibles qui se propagent à l’horizontale comme les champignons. En creusant, on trouve également des racines et des tubercules. N’oublions pas non plus la couche verticale, qui permet la culture de la vignes et de tout type de plantes grimpantes.
Une exploitation à l’infinie
Une forêt comestible peut produire une multitude de récoltes. Tout dépend des besoins de ses habitants, qui peuvent tout à fait y intégrer des animaux pour avoir des œufs, du lait, de la laine, etc. Pour cuisiner et chauffer les logements, il suffit de ramasser du bois. De nos jours, nous avons l’opportunité de pouvoir redoubler de créativité en plantant des espèces botaniques plus exotiques, capables de s’adapter dans nos régions tempérées. Il est alors possible d’ajouter un plant de kiwaï, qui est une espèce de kiwi cultivée en Sibérie, des lianes de kiwis, des baies de goji, de la poire de terre originaire d’Amérique du Sud, des kakis du Japon, du poivre du Sichuan en provenance de Chine et tellement d’autres encore ! Et pourquoi ne pas aménager des étangs pour produire du poisson, mais aussi de l’énergie grâce à la force de l’eau ?