Les vers de terre sont vus comme des indésirables, et peuvent en dégoûter plus d’un… Mais pas les jardiniers ! Et oui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le ver de terre est un véritable allié pour votre gazon. Ce petit ver luisant, jouerait un rôle fondamental sur la fertilité des sols. Découvrez les atouts de ces petites bestioles.

De nombreuses espèces

Pour commencer, il existe environ 6000 espèces différentes de vers de terre dans le monde. Leur espérance de vie varie entre 2 et 8 ans selon les espèces. Celui que vous croisez dans votre le jardin est le lumbricus terrestris, autrement dit le lombric. Les lombrics servent au lombricompostage. Cette espèce joue un rôle important sur la fertilité du sol et la biodiversité.

À eux seuls, ils représentent plus de la moitié de la biomasse animale présente sous la terre.

À savoir : un sol riche peut contenir environ 1 million de vers de terre par hectare.

Le ver de terre se nourrit de débris végétaux. Même si vous ignorez leur forte présence dans la terre, ce n’est pas le cas de nombreux prédateurs qui en font leur nourriture.

Sur les nombreuses espèces existantes, on regroupe principalement 3 familles de vers de terre :

  • les épigés,
  • les endogés,
  • les anéciques.

Seuls les épigés vivent à la surface du sol parmi les débris végétaux, contrairement aux endogés et anéciques, qui vivent sous la terre en se nourrissant de matières organiques.

Certaines espèces au mode de vie similaire, peuvent être confondues avec le ver de terre. C’est le cas des serpents fouisseurs, faisant parti des Typhlopidae, ou encore les cécilies, qui sont des batraciens sans pattes.

 

Le ver de terre : une anatomie étonnante

Cet animal invertébré ne possède pas de système respiratoire. En revanche, il possède 4 coeurs et 3 paires de reins. Mais comment fait-il pour respirer sans poumons ? En fait, il respire tout simplement par la peau. D’ailleurs, sa peau produit du mucus afin de pouvoir rester humide, et circuler facilement sous la terre.

Son corps est également constitué de plusieurs anneaux nommés segments. Parmi ces segments, se trouve une partie plus grosse et visible, que l’on appelle le clitellum. Cette partie joue deux rôles principaux :

  • elle permet à deux vers de terre de se maintenir l’un à l’autre pendant l’accouplement,
  • elle sécrète des cocons muqueux, dans lesquels les vers déposent leurs oeufs.

Ces cocons empêchent la déshydratation, et protège les oeufs des bactéries ou des champignons.

À la fois mâles et femelles

Tout comme les escargots, les vers de terre sont hermaphrodites. Ils s’accouplent une fois par an à la surface du sol, généralement le soir par temps humide. Pour s’accoupler, ils échangent leurs spermatozoïdes qui seront ensuite stockés. Un cocon muqueux se forme ensuite au niveau du clitellum.

Ce cocon évolue tout en glissant progressivement vers la tête du ver. Les ovules sont fécondés au fur et à mesure lors du passage du cocon. Une fois fécondés, le cocon se referme et se détache du ver de terre.

nature.comLe nombre d’oeufs dans un cocon varie également selon les espèces. Le lombric peut en contenir jusqu’à 10 environ. Une fois éclos, les larves ont le même mode de vie que celui des adultes. Leurs organes sexuels se développent au cours des trois premiers mois de leur vie, et atteignent l’âge adulte au bout d’un an.

 

 

Le rôle du ver de terre sur la fertilité du potager

Les vers de terre jouent un rôle important sur les terres cultivées. Nous pourrions dire qu’ils sont les ingénieurs du sol. Les vers de terre sont capables de modifier la structure du sol, mais aussi améliorer la circulation de l’eau et de l’air. Tous les vers de terre dans votre jardin, permettent de recycler les déchets organiques.

En fait, lorsqu’une plante meurt, elle produit du dioxyde de carbone, mais aussi d’autres éléments minéraux (azote par exemple), nécessaires pour la croissance de la flore. La faune du sol (bactéries, insectes, champignons…) participe à la décomposition de la matière, afin qu’elle se transforme en éléments nutritifs (phosphore, potassium…) pour les plantations.

Les vers de terre protègent les plantes contre les maladies. Il serait dommage de vouloir les éradiquer.

 

 

Le ver de terre est un gros mangeur

Les vers de compost passent leur temps à manger. Leur survie dépend principalement des végétaux morts. Les quantités peuvent aller jusqu’à 400 tonnes de déchets verts par hectare et par an. Une partie est rejetée du tube digestif à la surface du sol, sous forme d’excréments appelés «turricules».

En revanche, utiliser des produits chimiques lors d’un désherbage risque de tuer les vers, et rend votre sol moins fertile. Pour les attirer, vous pouvez leur créer un environnement composé de déchets végétaux sans pesticides, comme :

  • des mauvaises herbes,
  • des feuilles mortes,
  • de la paille (ou foin),
  • un tas de compost,
  • du fumier.

 

 

Les bénéfices du lombricompost

Leur présence sous-terre, aurait un effet sur la croissance des racines. Des phyto-hormones ont été constatés dans les sols en leur présence. Normalement, ces molécules sont produites par les plantes.

 

 

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Il apparaît que le ver de terre joue un rôle sur la croissance des plantes. En 2014, une étude a montré une augmentation de 23 % sur la croissance des végétaux comparé à une parcelle sans vers (Source : nature.com).

Les vers endogés et anéciques, creusent plusieurs galeries verticales dans la terre, en avalant cette dernière avant de la rejeter à la surface. La galerie de ces vers sont similaires. En revanche, celle des vers anéciques sont beaucoup plus profondes que celle des endogés. En effet, elles peuvent creuser jusqu’à 4 mètres de profondeur.

Les lombrics sortent du sol pour ingérer les déchets végétaux à la surface avant de retourner dans leur galerie. Ces trous creusés dans le sol, créent des espaces vides et des tas de terre plus ou moins compacts dans le sol et la surface.

Grâce aux vers de terre et aux micro-organismes, le sol obtient une meilleure aération. En effet, ces espaces vides entre les agrégats favorisent la pénétration des racines plantes et l’infiltration de l’eau.

Vous savez maintenant que ces petites bêtes vous offre un jardin vivant. Il n’y a plus aucune raison de les voir comme des parasites. Au lieu d’utiliser des engrais, laissez-les travailler le sol un maximum à votre place, afin d’obtenir une meilleure fertilisation du sol.